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Il est temps de réduire la paperasse, plaide le PDG d’Hydro-Québec

durée 16h02
19 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Québec et le fédéral doivent réduire le fardeau administratif pour accélérer les projets, plaide le président-directeur général d’Hydro-Québec, Michael Sabia, au moment où la société d’État prévoit des milliards d’investissements pour augmenter sa production énergétique.

«Il faut réduire le "red tape" (le fardeau administratif lié à la réglementation), a déclaré le patron d’Hydro-Québec, mercredi, devant le Cercle canadien de Montréal. Pour accélérer les projets. Ces changements de vélocité vont servir à plusieurs entreprises du Québec.»

Il a donné en exemple le secteur de la construction, tandis que la société d’État aura besoin de 35 000 travailleurs annuellement pour réaliser ses projets en moyenne d’ici 2035. L’objectif est d’augmenter la production de 11 000 mégawatts (MW).

«La classification des métiers, ici, au Québec, nous en avons 26. En Ontario, ils en ont neuf», a déploré M. Sabia.

«Est-ce que vraiment, étant donné l'importance des enjeux qui sont devant nous et le potentiel qui est devant nous et la création d'emplois qui est devant nous, est-ce que nous avons vraiment besoin de 26?»

M. Sabia a également critiqué les dédoublements administratifs entre l’administration fédérale et les provinces. «Il faut régler ce problème parce que c'est complètement inutile, complètement inutile.»

À plus court terme, Hydro-Québec prévoit faire passer ses investissements de 8 milliards $ en 2024 à 14 milliards $ en 2025. «C’est 6 milliards $ de plus pour mitiger l’impact de tarifs et créer des emplois.» La société d’État aura besoin de 25 000 travailleurs de 2025 à 2027. «Un peu partout à travers le Québec: 8000 à Montréal, 8000 dans le Nord, 6000 au Saguenay, en Mauricie et à Québec.»

En mêlée de presse, M. Sabia a reconnu qu’il serait difficile de trouver tous les travailleurs nécessaires pour exécuter les travaux prévus. «Absolument, c’est une de nos préoccupations.»

La société d’État veut créer son propre institut de formation. «C'est certainement un défi, mais il faut trouver les gens. Il faut former les gens.»

Les investissements massifs d’Hydro-Québec pourraient aider le Québec à réduire le choc économique d’une éventuelle guerre tarifaire, selon lui.

«J’espère qu'il n'y aura pas un ralentissement économique au Québec, sincèrement, mais, si ça arrive, ça va créer une occasion pour nous de créer des emplois, d'offrir des occasions de formation», souligne-t-il.

Devant un parterre de gens d’affaires, M. Sabia a dit que le Canada devait «tenir tête» à l’administration Trump et à ses menaces tarifaires. «La force, c’est ce que les gens de Washington comprennent.»

En mêlée de presse, M. Sabia a dit qu’il était trop tôt pour discuter des possibles impacts d’une guerre tarifaire sur les exportations d’Hydro-Québec. «Toutes les options sont sur la table, mais ce n'est pas le bon moment pour prendre des décisions.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne