Harris accepte les règles du débat du 10 septembre avec Trump sur ABC

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a accepté les règles établies pour le débat de la semaine prochaine avec l'ancien président Donald Trump, même si la candidate démocrate estime que la décision de ne pas garder les deux microphones ouverts en tout temps sera à son désavantage.

Cette décision, qui a été communiquée mercredi dans une lettre adressée par la campagne de Mme Harris à la chaîne ABC News, semble marquer la fin du débat sur la coupure des microphones, qui avait menacé de faire dérailler le débat présidentiel du 10 septembre au National Constitution Center de Philadelphie.

L'acceptation par Mme Harris des règles du débat est intervenue alors que M. Trump, qui avait proposé de débattre sur Fox News, a participé à une réunion publique avec l'animateur Sean Hannity à Harrisburg, en Pennsylvanie, en guise de préparation. Son allié de longue date l'a alors interrogé sur ses projets d'affronter la candidate démocrate.

La campagne du président Joe Biden avait posé comme condition que les micros soient coupés, sauf pour le candidat dont c'est le tour de parler. Certains collaborateurs ont déclaré regretter cette décision, estimant que les électeurs n'ont pas pu entendre les emportements de M. Trump lors du débat de juin. La performance désastreuse de M. Biden a contribué à son retrait de la campagne électorale.

Une fois que Mme Harris a pris la place de M. Biden et est devenue le choix du Parti démocrate pour la présidence, sa campagne a plaidé en faveur de microphones ouverts durant l'ensemble du débat, affirmant que cette pratique «permettrait pleinement des échanges substantiels entre les candidats».

Mais mercredi, dans une lettre obtenue par l'Associated Press, les conseillers de Mme Harris ont écrit que l'ancienne procureure serait «fondamentalement désavantagée par ce format, qui servira à protéger Donald Trump des échanges directs avec la vice-présidente».

«Nous soupçonnons que c'est la principale raison pour laquelle sa campagne insiste pour que les micros soient mis en sourdine. Nous comprenons que Donald Trump risque de ne pas participer au débat, comme il a déjà menacé de le faire, si nous n'acceptons pas le format qu'il préfère. Afin de ne pas compromettre le débat, nous avons accepté l'ensemble des règles proposées par ABC, y compris la mise en sourdine des microphones», a indiqué la campagne de Mme Harris.

Selon un des responsables, un groupe de journalistes sera sur place pour écouter ce que le candidat dont le micro est coupé pourrait essayer de dire. Ce détail ne figurait pas dans les règles complètes du débat, également publiées mercredi par ABC, qui sont essentiellement les mêmes que pour le débat de juin entre M. Trump et M. Biden.

La chaîne a défini des paramètres allant du format de base - 90 minutes, avec deux pauses publicitaires - aux spécifications selon lesquelles les modérateurs David Muir et Linsey Davis «seront les seuls à poser des questions».

«Les modérateurs s'efforceront de faire respecter les temps des réponses et de garantir une discussion civilisée», a précisé la chaîne.

Un responsable de la campagne de Mme Harris, qui a parlé sous le couvert de l'anonymat pour discuter de la planification du débat, a déclaré qu'un candidat qui interrompt à plusieurs reprises recevra un avertissement de la part d'un modérateur, et que les micros des deux candidats pourront être coupés s'il y a des échanges importants, afin que le public puisse comprendre ce qui se passe.

Après un tirage au sort virtuel organisé mardi et remporté par M. Trump, le candidat du Parti républicain a choisi de prononcer la déclaration finale, tandis que Mme Harris a choisi le podium situé à droite des écrans des téléspectateurs. Il n'y aura pas de public, ni de notes écrites, ni de sujets ou de questions communiqués à l'avance aux campagnes ou aux candidats.

Interrogé sur le débat de la semaine prochaine, M. Trump a réitéré ses critiques à l'égard de la chaîne ABC, qu'il qualifie de «malhonnête » et d'«injuste», et a réaffirmé que la campagne de Mme Harris allait «recevoir les questions à l'avance».

Meg Kinnard et Michelle L. Price, The Associated Press