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Haroun Bouazzi persiste et signe; la controverse prend de l'ampleur

durée 11h35
15 novembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — La controverse autour du député solidaire Haroun Bouazzi n’est pas près de s’estomper, au contraire. Elle a pris de l’ampleur vendredi matin après une entrevue à Radio-Canada où il a plus particulièrement ciblé la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ), malgré le rappel à l’ordre des deux porte-parole solidaires.

Au micro de l’animateur Patrick Masbourian, loin de s'excuser, le député solidaire a persisté et signé. Il a affirmé que le fait que la Coalition avenir Québec (CAQ) pointait régulièrement l’immigration comme responsable pour les problèmes dans les services publics contribuait à créer «l’Autre comme étant un danger pour le Québec».

Durant l’entrevue, il a notamment visé le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant. «M. Carmant nous explique à une question au Salon bleu sur des intervenantes à la DPJ qui ont couché avec des mineurs, et il finit par nous dire: “c’est la faute des immigrants”», a-t-il relaté.

La réaction du principal intéressé ne s’est pas fait attendre. «Jamais je n’accepterai qu’on m’accuse d’attiser le racisme. Je suis un fier Québécois d’origine haïtienne. Haroun Bouazzi dépasse les bornes. Québec solidaire doit immédiatement réagir», a écrit M. Carmant sur le réseau social X.

Le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, s’est porté à la défense du ministre caquiste. «Donc, non seulement le député Haroun Bouazzi refuse de s’excuser pour ses propos radicaux, mais il en ajoute en s’attaquant gratuitement à plusieurs de mes collègues», a-t-il indiqué, également sur X.

«Grand remplacement»

Durant l’entrevue de vendredi matin, Haroun Bouazzi a aussi critiqué le PQ.

«M. St-Pierre Plamondon nous a expliqué que, si on ne fait pas la souveraineté, on va disparaître. On est 9 millions! Si on disparaît, c’est qu’on se fait remplacer. Remplacer 9 millions (de personnes), ce n’est pas un petit remplacement, c’est un grand remplacement», a-t-il expliqué, voulant ainsi associer le PQ à la théorie complotiste et d’extrême droite du grand remplacement.

«Non seulement (Haroun Bouazzi) ne s’excuse pas, il assume pleinement ses propos et en rajoute. Québec solidaire va devoir prendre une décision. Vite. C’est l’intégrité de l’Assemblée nationale du Québec qui est en jeu», a écrit le député péquiste Pascal Bérubé, aussi sur X.

La controverse entourant Haroun Bouazzi s’est déclenchée jeudi en raison de propos qu’il a tenu au gala de la Fondation Club Avenir.

«Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours, la construction de cet autre, de cet autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure», avait déclaré le député de Maurice-Richard (Montréal), avant d’être applaudi par la foule.

Ces propos ont déclenché un florilège de réactions contre le député solidaire. Même les deux porte-parole du parti, Ruba Ghazal et Gabriel Nadeau-Dubois, l’ont rabroué publiquement en affirmant «que ses propos étaient franchement maladroits et exagérés».

Thomas Laberge, La Presse Canadienne