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Grand Montréal: deux fois plus de bâtiments situés en zones inondables

durée 10h55
30 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le nombre de bâtiments situés en zones inondables doublerait dans le Grand Montréal, selon les cartes mises en ligne lundi par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui souhaite inciter les citoyens à participer aux consultations publiques sur le sujet.

Près de 15 000 bâtiments du Grand Montréal, dont 19 000 logements, se trouveraient en zones inondables selon les cartes préliminaires de la CMM.

Cela correspond environ au double de la quantité de bâtiments qui se trouvaient auparavant en zone inondable et «ça représente aussi 9,9 milliards de valeurs foncières», a expliqué Nicolas Milot, directeur par intérim de la transition écologique et de l'innovation à la CMM, lors d’une séance d'information technique destinée aux médias vendredi dernier.

Pierrefonds et Vaudreuil-Dorion sont des exemples de villes qui seraient «fortement impactées» par la nouvelle réglementation, a indiqué Nicoles Milot.

«Vaudreuil-Dorion, c’était quasiment nos élèves parfaits avant, il n’y avait pas de maison en zone inondable (…), mais les nouvelles cotes font en sorte qu’il y a vraiment un agrandissement important chez eux».

À Pointe-Calumet, dans les Laurentides, c’est presque tout le territoire qui serait considéré comme une zone inondable avec la nouvelle réglementation.

Risque faible, modéré, élevé et très élevé

Les cartes mises en ligne par la CMM lundi ne sont pas finales, mais elles permettent à l’utilisateur de découvrir dans quelle catégorie de risque se trouverait un secteur ou un quartier, advenant qu’il n’y ait aucun changement à la réglementation des zones inondables, proposée par Québec en juin dernier.

Ces nouveaux règlements, et les nouvelles cartes sont nécessaires en raison des changements climatiques, de l’augmentation de la fréquence des inondations majeures et des coûts socioéconomiques qui y sont associés.

Il y a quatre catégories de risques d’inondations dans la nouvelle réglementation: faible, modéré, élevé et très élevé et chacun des risques correspond à une couleur sur la carte.

Forcer le gouvernement à répondre aux inquiétudes

Au début de l’été, le gouvernement du Québec a lancé une consultation publique, qui doit se terminer le 17 octobre, sur la nouvelle réglementation concernant les zones inondables.

Mais la CMM reproche à Québec d’avoir entamé ces consultations trop rapidement.

Elle est d’avis qu’il aurait fallu publier les nouvelles cartes avant de demander l’avis de la population.

C’est en partie pour cette raison qu’elle a décidé de mettre en ligne les cartes préliminaires lundi matin.

La CMM veut ainsi ouvrir la discussion et pousser le gouvernement à «sortir de ses bureaux» et «aller à la rencontre de la population» pour répondre aux préoccupations des citoyens, a expliqué Nicolas Milot.

«Il y a une inquiétude citoyenne immense» face à cette nouvelle réglementation et «tout l’été, les maires ont été assaillis de questions des citoyens», mais «ces élus avaient aussi une incompréhension de la situation», a renchéri celui qui est responsable de l'équipe de gestion des risques d'inondation à la CMM.

«Je pense que le gouvernement doit aller à la rencontre des citoyens, être présent en support aux élus des municipalités qui rencontrent la population, et leur expliquer le mieux possible l’effet du règlement sur le territoire», a-t-il ajouté.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne