Fiasco SAAQclic: François Legault veut des réponses avant les élections


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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Le premier ministre François Legault veut que les conclusions de l’enquête publique indépendante sur le fiasco SAAQclic soient connues avant le prochain scrutin de 2026.
«Pour moi, c'est clair que ça doit être avant la prochaine élection. Il faut que les Québécois sachent si on a quelque chose à se reprocher ou non», a-t-il affirmé lundi en entrevue à Radio-Canada.
Le premier ministre souhaite que le mandat de l’enquête soit limité au projet SAAQclic — dont les coûts ont explosé à 1,1 milliard de dollars — et non pas à l’ensemble des projets informatiques du gouvernement, justement pour qu’elle se fasse plus rapidement.
«La Presse» rapportait dimanche que le ministère du Conseil exécutif, qui relève de François Legault, avait eu une mise à jour du projet SAAQclic en novembre 2022, soit quelques mois avant son lancement qui a viré en fiasco. Le cabinet du premier ministre a indiqué à «La Presse» que François Legault n’avait pas assisté à la rencontre.
En entrevue avec Patrice Roy, le premier ministre a assuré qu’il n’était pas au courant qu’il y aurait des dépassements de coûts ni de longues files d’attente devant les bureaux de la société d’État lors du lancement de SAAQclic en février 2023. «Jamais on m’a dit : 'ça va être la catastrophe'», a-t-il affirmé.
«Aucune raison de ne pas avoir confiance»
Le fiasco à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a dominé les échanges à l’Assemblée nationale depuis le dépôt du rapport explosif de la vérificatrice générale qui faisait état d’un dépassement de coûts d’au moins 500 millions $.
Le gouvernement Legault s’est défendu, affirmant avoir été berné.
La semaine dernière, «Le Devoir» et «Le Journal de Québec» ont rapporté que des conversations avaient eu lieu dès 2022 entre le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, et la SAAQ, puis qu’un arrêté ministériel avait été signé permettant à la société d'État de morceler un dépassement de 222 millions $ afin qu’il passe sous le radar.
M. Caire a démissionné jeudi, affirmant qu’il était devenu une «distraction qui nuisait» à son gouvernement. Il a malgré tout soutenu n’avoir rien à se reprocher, «hormis de ne pas avoir été assez méfiant».
Samedi, le «Journal de Québec» rapportait que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, s'était elle aussi fait présenter un état des lieux du projet SAAQclic en novembre 2022.
Lundi en entrevue à RDI, François Legault a affirmé qu’il n’avait «aucune raison de ne pas avoir confiance» en ses ministres.
«Ce qu'on me dit, c'est qu'il y a eu effectivement des réunions de mises à jour, mais, que dans ces réunions-là, ce n'est pas sorti qu'il y avait des gros problèmes», a-t-il expliqué.
«C'est pour ça que je dis : 'On fait une enquête publique.' Moi, je pense qu’on va conclure que j'ai raison. Mais si jamais on apprend qu'il y a des gens qui n'ont pas été imputables, qui n'ont pas été responsables, ils vont payer le prix, je vous garantis», a-t-il ajouté.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne