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Effondrement des demandes d'admission à l'université: Pascale Déry blâme le fédéral

durée 13h16
21 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — La ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, blâme Ottawa pour l'affaissement des demandes d'admission dans les universités québécoises.

L'an dernier, le gouvernement fédéral a réduit le nombre de visas disponibles pour les étudiants étrangers, en raison notamment de la pression qui était exercée sur le marché du logement.

Québec lui a aussitôt emboîté le pas, faisant adopter en décembre le projet de loi 74, qui prévoit l'imposition d'un plafond d'étudiants internationaux dans les universités.

Ce plafond, qui sera fixé par décret et s'appliquera dès la rentrée 2025, n'est pas encore connu.

La mesure sème l'inquiétude du côté des universités, qui ont dit cette semaine constater que la seule menace d'imposer des plafonds a déjà un impact.

À l'Université du Québec à Chicoutimi, tout comme à l'Institut national de recherche scientifique, par exemple, les demandes d'admission provenant de l’extérieur du pays sont en chute libre.

Les établissements craignent les pertes financières, l'abolition de programmes et la fuite de talents, notamment.

«Le décret n'est pas encore émis, et déjà, (...) ça s'écroule», a lancé la députée libérale Michelle Setlakwe à Mme Déry lors d'une interpellation de deux heures au Salon rouge, vendredi matin.

Cette dernière n'a pas nié qu'il y a une baisse moyenne de 48 % des demandes d'admission cette année, mais selon elle, ce n'est pas la faute du gouvernement du Québec.

«C'est facile de blâmer Québec, (...) mais la mesure fédérale est arrivée avant nous autres. Je n'ai pas encore mis de mesures au Québec. On ne l'a pas établie, la mesure au Québec», a soutenu la ministre.

Selon elle, la loi 74 servira à réduire «la pression sur les services publics», à «retrouver un équilibre», tout en encourageant les universités à revoir leurs politiques d'accueil et d'intégration.

Car, souvent, les étudiants étrangers se retrouvent dans une situation financière précaire, dit-elle. «On ne peut pas, comme gouvernement, absorber les défauts de paiement.»

La baisse des demandes d'admission pourrait ne pas se traduire par une baisse d'inscriptions, a suggéré la ministre. «On va voir. (...) Si ça se traduit en baisse d'inscriptions, bien, on regardera tout ça», a-t-elle dit.

En point de presse après l'interpellation, Mme Setlakwe a dit ne pas apprécier l'approche attentiste de Mme Déry.

«Déjà, on voit que le message qui a été envoyé, surtout dans la francophonie, c'est un message que, finalement, on ne veut pas les accueillir, ces étudiants-là», a-t-elle déclaré.

«On en a besoin, surtout au niveau de notre recherche, de notre développement, de notre innovation. On est en train de se tirer dans le pied», a-t-elle ajouté.

Le 14 novembre dernier, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, a imploré le gouvernement québécois d'exclure les étudiants au niveau de la maîtrise, du doctorat et du postdoctorat de ses éventuelles restrictions.

«Sans l'apport essentiel des étudiants étrangers, mon laboratoire n'aurait tout simplement pas réussi à se démarquer comme un leader mondial en recherche sur la santé mentale», a-t-il écrit dans Le Devoir.

Caroline Plante, La Presse Canadienne