Duclos fait ses demandes aux candidats à la chefferie du Parti libéral du Canada
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Jean-Yves Duclos a formulé ses demandes aux candidats à la direction du Parti libéral du Canada dans une lettre ouverte publiée lundi et intitulée «Les défis que nous devons relever».
«Les défis de 2015 ne sont plus les mêmes qu’en 2025. Avec la montée du populisme et de la politique de l’insulte et du chaos qui font mal à la classe moyenne et à notre monde, ici même au Canada et partout ailleurs sur la planète, nous devons faire davantage et différemment», écrit d’entrée de jeu le ministre fédéral des Services publics et de l’Approvisionnement et lieutenant politique du Québec.
«La course à la direction de notre parti nous permet de proposer de nouvelles solutions pour faire face à ces défis. C'est dans ce contexte que je vous offre respectueusement quelques suggestions pour vous aider à bâtir votre plate-forme», ajoute-t-il, soulignant qu’il «insiste particulièrement sur la place du Québec et des Québécois dans cette plate-forme», puisqu’«un Canada fort a besoin d'un Québec fort».
M. Duclos identifie quatre priorités: «investir dans la santé et la sécurité; un Québec fort pour renforcer le Canada; investir dans nos infrastructures pour faire croître l’économie; investir dans la classe moyenne».
Sur le premier point, il est notamment question du Régime canadien de soins dentaires. Le député de Québec considère qu’«il faut aller de l'avant avec l'élargissement du programme et l'ouvrir aux personnes âgées de 18 à 64 ans, comme prévu». Il soutient que «les paramètres du programme devraient aussi être revus, par exemple en indexant à l'inflation les seuils de revenu familial admissible».
Dans la section «Un Québec fort pour renforcer le Canada», il propose au prochain chef de nommer un vice-premier ministre provenant de la province pour «envoyer un signal fort de l'importance qu'accorde le prochain leader au rôle du Québec au sein du gouvernement canadien».
«Les candidats devront aussi tenir compte des atouts et distinctions de la nation québécoise, reconnaître le déclin du français au Québec et partout ailleurs au pays et assurer la pérennité des communautés francophones à travers le pays. Nous devons aussi continuer d'atteindre et d'accroître nos cibles d'immigration francophone hors Québec», affirme M. Duclos.
À propos des infrastructures, il encourage le successeur de Justin Trudeau à investir massivement dans des projets de transport en commun, car il juge que ce sont «des vecteurs importants de développement économique, social et durable».
Il vante l’importance du projet de tramway à Québec et à Gatineau et du prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, et exprime le souhait d’«aller de l'avant avec le projet transformateur que représente le train à grande vitesse entre Québec et Toronto».
Enfin, pour faire face aux «importants défis d'abordabilité que vivent les familles de la classe moyenne québécoises», M. Duclos suggère entre autres de réduire les impôts de la classe moyenne, de réévaluer les programmes de transfert aux particuliers, de revoir la politique fiscale et budgétaire du gouvernement et de «prévoir une augmentation substantielle du Supplément de revenu garanti d'au moins 500 $ pour les aînés vivant seuls et d'au moins 750 $ pour les aînés vivant en couple».
Il conclut sa lettre en lançant un appel à l’unité, écorchant au passage le chef conservateur Pierre Poilievre. «Notre leader devra unir le parti contre la menace que représente Pierre Poilievre pour la sécurité du Canada et des Canadiens. Nous ne devons pas oublier qui est notre véritable et ce qu’il représente: la politique de l’insulte, des coupures et du chaos.»
La Presse Canadienne