Doug Ford assure qu'il peut faire campagne et combattre les tarifs douaniers

TORONTO — Le chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Doug Ford, défend le fait de porter deux chapeaux à la fois — en faisant campagne lors d'élections générales anticipées qu'il a lui-même déclenchées et en prenant des mesures anti-tarifaires en tant que premier ministre.

Les autres principaux partis politiques estiment qu'on ne pouvait pas choisir pire moment pour que l'Ontario se retrouve en élections, alors que les tarifs de 25 % sur les produits canadiens imposés par le président Donald Trump doivent entrer en vigueur mardi.

Lors d'une annonce électorale lundi, M. Ford s'est irrité à une question suggérant qu'il ne pouvait pas prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger l'Ontario alors qu'il est plongé dans une campagne. Il a rappelé qu'il avait ordonné à la Régie des alcools de l'Ontario de retirer les produits américains des étagères.

Revenant à sa campagne, le chef conservateur a promis que si son gouvernement était réélu, il augmenterait considérablement le Fonds de développement des compétences, pour les programmes de formation et d'emploi, ainsi que les dépenses d'infrastructure, dans le cadre d'un plan de relance.

Le premier ministre Ford avait indiqué la semaine dernière que les ministres de son gouvernement avaient discuté d'un plan d'action économique pour répondre aux tarifs américains. Mais son personnel politique a précisé que ce plan n'avait pas été formellement approuvé par le cabinet et qu'il ne serait donc pas mis en œuvre pendant la campagne électorale.

M. Ford a soutenu lundi qu'en cas d'urgence, il réunirait à nouveau le cabinet.

La cheffe néo-démocrate, Marit Stiles, a également évoqué la guerre commerciale, lundi, en présentant son plan pour protéger l'Ontario des impacts des tarifs américains.

Elle a affirmé que si le Nouveau Parti démocratique formait le prochain gouvernement, elle mettrait en œuvre un programme fédéral-provincial de soutien du revenu, demanderait aux ministères et agences de s'approvisionner en Ontario et créerait de nouvelles chaînes d'approvisionnement pour les industries exposées au commerce international.

Son plan de relance et de soutien n'était toutefois pas chiffré. Interrogée sur ces coûts, Mme Stiles a déclaré qu'un gouvernement néo-démocrate travaillerait en étroite collaboration avec Ottawa pour mettre en œuvre les diverses mesures.

Faisant campagne lundi matin à Oshawa, Mme Stiles a estimé qu'on ne pouvait pas faire confiance au chef progressiste-conservateur pour protéger les travailleurs parce que Doug Ford avait «baissé les bras» en 2018 lorsque General Motors a annoncé qu'il cesserait de produire des voitures et des camions dans cette ville à l'est de Toronto.

Une production accrue a finalement été assurée à Oshawa, mais selon Mme Stiles, les résidants n'oublieront pas qu'en 2018, M. Ford déclarait que la province ne pouvait rien faire pour empêcher la fermeture de leur usine GM.

Allison Jones et Liam Casey, La Presse Canadienne