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Des publicités du NPD et du PCC présentent Poilievre différemment aux travailleurs

durée 15h02
2 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti conservateur ont tous deux lancé des publicités télévisées qui tentent de présenter le chef conservateur Pierre Poilievre de manières différentes aux électeurs syndiqués, une tranche de l'électorat perçue par les politiciens comme ayant une influence grandissante en vue des prochaines élections fédérales.

La publicité que les néo-démocrates ont lancée à travers le pays la semaine dernière mettait en vedette des dirigeants syndicaux décrivant M. Poilievre comme un politicien de carrière qui «n'a jamais été un travailleur et n'a jamais soutenu les travailleurs». Les images incluent des prises de vue du chef du parti Jagmeet Singh dans des piquets de grève à divers endroits du pays.

Les conservateurs ont riposté à cette attaque lundi en diffusant leur propre publicité. Elle soutient que Pierre Poilievre apportera un nouveau départ, «dans un pays où travailler fort engendrera des plus gros chèques de paye, qui achèteront de la nourriture et une maison abordable».

Après avoir montré des images de travailleurs de nuit tels que des infirmières, des serveuses et des camionneurs, la publicité du Parti conservateur se termine par un slogan. «Parce qu'après la nuit, le jour se lève. Ramenons le gros bon sens chez nous», dit M. Poilievre avant d'apparaître à l'écran, souriant dans un champ à l'aube.

Les conservateurs ont également lancé une publicité radiophonique attaquant Jagmeet Singh pour avoir maintenu son entente de soutien et de confiance avec le gouvernement minoritaire libéral, alors qu'ils continuent de blâmer les politiques libérales pour l'augmentation de la criminalité nationale, la pénurie de logements et les longues files d'attente aux banques alimentaires.

Les néo-démocrates ont utilisé l'entente pour faire avancer des initiatives telles que les soins dentaires et l'assurance-médicaments et une interdiction fédérale de remplacer les travailleurs pendant une grève avec des briseurs de grève, cette dernière ayant été adoptée avec le soutien de tous les partis. En ce qui concerne le coût de la vie, le NPD blâme la cupidité des entreprises et la baisse des salaires, qui, selon lui, ont prospéré sous les gouvernements libéraux et conservateurs.

Séduire les travailleurs syndiqués

Les partis fédéraux ont intensifié leurs efforts pour courtiser les votes des travailleurs syndiqués alors que le mouvement ouvrier connaît une renaissance, a déclaré George Soule, ancien directeur des communications du NPD, qui est maintenant directeur de la société de communication stratégique Syntax.

«Vous le voyez aux États-Unis où le président en exercice s'est rendu sur une ligne de piquetage, ce qui, soit dit en passant, est un endroit où vous ne verrez jamais Pierre Poilievre», a-t-il affirmé lors d'une entrevue téléphonique.

Depuis que M. Poilievre est devenu chef du Parti conservateur il y a deux ans, il a rencontré plus de 60 syndicats et visité plus de 200 lieux de travail traditionnellement réservés aux cols bleus, comme des usines, des installations et des moulins dans huit provinces, tout en affirmant que les autres partis fédéraux les ont abandonnés.

Mais les néo-démocrates soulignent son absence sur les piquets de grève et son silence après que les deux principales compagnies de chemins de fer du Canada ont mis en lock-out leurs travailleurs syndiqués, citant ces exemples comme preuve que M. Poilievre est un «hypocrite».

«On ne l'entend jamais parler de la cupidité des entreprises, on ne l'entend jamais s'en prendre aux grands patrons», a déclaré le porte-parole du NPD en matière de travail, Matthew Green.

«Au lieu de cela, il organise ces collectes de fonds massives dans ces manoirs de plusieurs millions de dollars tout en sortant et en enfilant un gilet de travail et de fausses chaussures éraflées, faisant semblant d'avoir été en première ligne tout le temps.»

Les conservateurs n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Depuis que M. Poilievre a pris la barre du parti, les conservateurs ont présenté plusieurs politiques touchant les travailleurs. Ils s'opposent notamment au recours à des travailleurs de remplacement étrangers dans les usines de batteries de véhicules électriques et à l'imposition de tarifs sur les véhicules électriques, l'acier, les minéraux critiques et d'autres produits fabriqués en Chine.

Son parti a soutenu le projet de loi interdisant les travailleurs de remplacement lors d’une grève dans les lieux de travail sous réglementation fédérale, s'engageant à maintenir la loi en vigueur si les conservateurs forment le gouvernement.

Il s'agit d'un changement de ton par rapport à ses premiers jours au Parlement, où il a voté en faveur d'un projet de loi d'initiative parlementaire qui visait à forcer les syndicats à divulguer publiquement comment ils dépensent leur argent. Un autre projet de loi qu'il a soutenu a ouvert la voie à la possibilité pour les travailleurs des environnements syndiqués de choisir de ne pas payer de cotisations.

Les sondages d'opinion nationaux suggèrent que le changement de ton trouve un écho auprès des Canadiens, car les conservateurs ont une avance substantielle sur les autres partis.

Les conservateurs et les néo-démocrates s'affronteront bientôt d'une autre manière – aux urnes lors d'une prochaine élection partielle dans une circonscription de Winnipeg où les syndicats et les néo-démocrates ont une histoire de liens étroits.

«(M. Poilievre) essaie de faire valoir qu'il peut prendre ces sièges de la classe ouvrière. Il parle beaucoup, et c'est sa chance de montrer s'il peut réellement y arriver», a affirmé M. Soule.

Les conservateurs ont intensifié leurs attaques contre les néo-démocrates et leur chef au cours des dernières semaines, et le NPD a réciproquement réagi.

«Si vous voulez la liste des choses que les Canadiens attendent lors des prochaines élections, l'une d'entre elles est de remplacer Justin Trudeau, point final, peu importe ce qu'il fait», a lancé M. Soule.

Mickey Djuric, La Presse Canadienne