Des milliers d'employés municipaux de Toronto pourraient débrayer lundi

TORONTO — Des milliers d'employés municipaux de Toronto pourraient débrayer la semaine prochaine, alors que le syndicat a fixé à lundi le déclenchement possible d'une grève s'il n'y a pas d'entente d'ici là.

La présidente de la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Nas Yadollahi, a déclaré mercredi en conférence de presse que le syndicat avait reçu mardi ce que la Ville qualifiait d'«offre finale», mais que cette offre ne répondait toujours pas aux attentes de ses membres.

Mme Yadollahi a déclaré que le syndicat allait répliquer avec sa propre offre et reporter le déclenchement éventuel de la grève jusqu'à 00 h 01 lundi. Si aucune entente n'est conclue d'ici là, les employés de la Ville déclencheront la grève, a-t-elle prévenu mercredi.

La section locale 79 du SCFP représente des employés de la santé publique, des services judiciaires, des services de garde, des services ambulanciers, des refuges pour sans-abri, de l'inspection de l'eau et des aliments, ainsi que des employés des foyers de soins de longue durée gérés par la Ville.

Le syndicat a déclaré que les salaires des cadres avaient grimpé en flèche tandis que les salaires des travailleurs n'ont pas suivi l'inflation, contribuant à des postes vacants en première ligne dans des domaines tels que les soins de longue durée et les répartiteurs paramédicaux.

La Ville soutient qu'elle a offert une augmentation générale des salaires de près de 15 % sur quatre ans.

La semaine dernière, la Ville a soutenu que presque tous ses centres de loisirs et les 39 garderies municipales fermeraient en cas de grève. On prévoit d'annuler notamment les camps de jour de mars offerts dans les centres de loisirs de la Ville.

Dans une mise à jour vendredi dernier, le directeur de la Ville de Toronto, Paul Johnson, a toutefois assuré que tous les autres services municipaux clés continueraient à fonctionner sans interruption, notamment les services d'urgence, les refuges, les foyers de soins de longue durée et les transports en commun.

«La Ville de Toronto a le choix: elle peut négocier de bonne foi et faire preuve de respect envers les travailleurs qui font fonctionner cette ville, ou elle peut continuer avec son attitude de négligence, de reports et de malhonnêteté — et à forcer une grève qui nous portera préjudice à tous», a estimé mercredi la leader syndicale Yadollahi.

Le syndicat sera en position de grève légale, et la Ville en position de lock-out légal, à 00 h 01 samedi. Mme Yadollahi a toutefois précisé que le syndicat était «prêt à tout faire pour parvenir à une entente équitable», c'est pourquoi il devait présenter une contre-offre plus tard mercredi et qu'il a reporté à lundi le déclenchement éventuel d'une grève.

Rianna Lim, La Presse Canadienne