Départ d'une troisième semaine de campagne à l'ombre d'une instabilité économique


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Les chefs des partis fédéraux ont entamé leur troisième semaine de campagne électorale avec des engagements influencés par l'incertitude économique et les menaces américaines.
Après n'avoir fait aucune annonce la veille, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Mark Carney, a présenté lundi des mesures pour protéger l'épargne des aînés, au moment où les marchés boursiers évoluent en montagnes russes en raison des droits de douane de Washington.
Celui qui a amorcé une tournée de l'Ouest canadien a promis de réduire de 25 % le montant minimum devant être retiré d’un Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) pendant un an, si son parti forme le prochain gouvernement.
M. Carney s'engage également à augmenter de 5 % le Supplément de revenu garanti pendant une année, ce qui permettrait aux aînés à faible revenu de retirer jusqu'à 652 $, non imposable.
Le chef libéral a aussi dévoilé une série de promesses concernant la protection de la nature et de la biodiversité. Il veut notamment créer au moins 10 nouveaux parcs nationaux et aires marines de conservation, ainsi que 15 nouveaux parcs urbains.
Au 16e jour de la campagne, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a quant à lui réitéré son souhait de voir la Taxe sur les services numériques (TSN) maintenue afin d'appuyer la culture québécoise.
De passage à Montréal, M. Blanchet veut que les sommes perçues grâce à cette taxe, mise en place par le gouvernement Trudeau en 2024, soient redirigées «dans un fonds dédié au milieu culturel et géré par celui-ci».
La TSN vise à taxer à une hauteur de 3 % les revenus générés au Canada par des entreprises communément appelées «géants du web».
Le Bloc s'oppose à l’annulation de cette mesure fiscale réclamée par Donald Trump. L'administration du président américain a identifié la TSN comme une barrière commerciale.
Ressources naturelles et logements
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a fait de nouveau campagne sur le thème de l'exploitation des ressources naturelles.
De passage en Colombie-Britannique, il a promis d'adopter une approche «simple et rapide» pour approuver les projets à ce chapitre s'il devient premier ministre.
Afin d'accélérer les processus d'approbation des grands projets d'exploitation de ressources, M. Poilievre suggère de créer un guichet unique qui traiterait une seule demande et un seul examen environnemental par projet.
Le chef conservateur désire imposer également un délai d'un an pour les approbations, afin de donner aux entreprises la certitude dont elles ont besoin pour commencer leurs travaux.
Au Québec, un gouvernement Poilievre chercherait à accélérer l'approbation du projet de mine d'or et de cuivre de Troilus dans le Nord-du-Québec, ainsi que la construction d'un nouveau terminal portuaire dans la zone industrialo-portuaire de Sorel-Tracy.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a présenté des engagements sur le logement, son thème de prédilection depuis le début de la campagne électorale.
Faisant campagne à Toronto, le dirigeant néo-démocrate a promis 16 milliards $ sur quatre ans pour construire trois millions de logements d'ici 2030, si son parti remporte les élections le 28 avril.
Cet argent serait réparti équitablement entre deux programmes que le NPD s'engage à instaurer.
L'un d'eux serait le «Transfert canadien pour le logement». Il fournirait les sommes aux villes qui construisent davantage de logements collectifs dans tous les quartiers, notamment à proximité des pôles de transport en commun, et accélèrent l'obtention des permis. Les municipalités devraient aussi soutenir l'utilisation de bâtiments préfabriqués, geler l’augmentation des frais de développement et s'engager à ce que les logements hors marché représentent un cinquième de tous les logements de chaque quartier.
Le deuxième programme promis serait le «Fonds pour les communautés d'abord», auquel les provinces pourraient accéder pour étendre les infrastructures d'eau et d'égouts nécessaires au développement du logement.
Les provinces pouvant toucher à cette enveloppe devraient, entre autres, geler leur part des frais de développement, s'engager à contrôler les loyers à l'échelle nationale et mettre en place une «stratégie de sécurité du logement» visant à mettre fin aux campements.
— Avec des informations de Michel Saba et Émilie Bergeron
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne