Critiques contre les conservateurs néo-écossais pour avoir supprimé des données
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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Le gouvernement progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse est critiqué pour avoir supprimé un tableau de bord en ligne qui fournissait des informations détaillées sur le nombre de personnes en attente d'un médecin de famille.
La ministre de la Santé, Michelle Thompson, a déclaré vendredi à l'Assemblée législative que le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse continuerait de publier des mises à jour mensuelles sur la liste d'attente des médecins de famille, au lieu du tableau de bord.
Le tableau de bord n'avait pas été mis à jour depuis juin. Mme Thompson a déclaré que l'agence de santé vérifiait si les personnes figurant sur la liste ont toujours besoin d'un médecin, et que, par conséquent, le site internet était abandonné «pour l'instant».
À l'Assemblée législative, le critique en matière de santé du Nouveau parti démocratique (NPD), le Dr Rod Wilson, a appelé le gouvernement à rétablir le service après qu'il ait été «discrètement supprimé», affirmant que les données publiques augmentaient la transparence du gouvernement.
Les mises à jour mensuelles, a-t-il déclaré, ne contiennent pas les informations détaillées que contenait le tableau de bord, comme les répartitions régionales du nombre de personnes cherchant un médecin de famille, ainsi que les raisons pour lesquelles des personnes ont été ajoutées à la liste ou en ont été retirées.
Dans la dernière mise à jour mensuelle, le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse a indiqué qu'il y avait plus de 104 000 personnes sur la liste d'attente des médecins.
Jennifer Lewandowski, porte-parole de Nova Scotia Health, a expliqué que l’agence contacte les personnes inscrites sur la liste d’attente pour confirmer leurs coordonnées, mieux comprendre leurs besoins en matière de santé et leur indiquer où se rendre pour obtenir des soins dans leur communauté.
«Le processus de validation reste un effort long, mais important, car il implique d’appeler et d’avoir une conversation avec chaque personne inscrite sur le registre — plus de 160 000 personnes lorsque ce travail a commencé», a-t-elle dit.
Cependant, la cheffe de l’opposition du NPD, Claudia Chender, a affirmé que la suppression du tableau de bord est une autre décision prise par le gouvernement pour le rendre moins responsable envers les résidents.
«Cela fait partie du modèle de secret et de réduction de la responsabilité que nous avons observé de la part de ce gouvernement», a-t-elle soutenu.
Les informations détaillées sur le tableau de bord étaient précieuses, a continué Mme Chender, y compris les variations régionales et les raisons pour lesquelles les personnes s’inscrivent et se retirent de la liste.
«Les gens peuvent déménager, ils peuvent être décédés. Nous ne le savons pas et donc plus nous aurons d’informations, mieux nous pourrons comprendre si des progrès sont réalisés en matière de soins de santé.»
Mme Chender a également souligné l’introduction par le premier ministre Tim Houston d’un projet de loi omnibus controversé la semaine dernière, qui a suscité des critiques de la part d’observateurs politiques et d’experts en accès à l’information.
Depuis lors, le gouvernement a dû revenir sur un certain nombre de ses propositions d’amendements, notamment une clause qui aurait permis à son gouvernement de congédier la vérificatrice générale sans motif, et une autre qui aurait donné aux ministres du cabinet le pouvoir d’opposer leur veto à la publication de ses rapports.
Le premier ministre a également accepté de revenir sur les amendements du projet de loi omnibus qui affectaient les règles d’accès à l’information. La proposition initiale aurait permis aux dirigeants d’organismes publics de rejeter les demandes d’information parce qu’elles étaient vexatoires, frivoles ou excessivement larges.
En réponse, Tricia Ralph, la commissaire à l’information de la province, a demandé au premier ministre de modifier l’amendement en exigeant que son bureau donne son autorisation avant que les ministères puissent rejeter les demandes d’accès pour ces motifs.
Le premier ministre Houston a déclaré aux journalistes vendredi qu’il était d’accord avec ce changement, ajoutant qu’il se refléterait dans la deuxième version du projet de loi omnibus.
Michael Tutton, La Presse Canadienne