Chefferie du PLC: un débat en anglais tout juste avant le début du vote des membres
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Les quatre candidats à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC) s'apprêtent à croiser le fer pour un deuxième et dernier débat de la course à la succession du premier ministre Justin Trudeau.
La joute oratoire, qui réunit les aspirants chefs à Montréal, aura lieu en anglais, au lendemain d'un débat en français.
L'ex-gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, l'ancienne vice-première ministre, Chrystia Freeland, la députée ontarienne et ex-leader parlementaire, Karina Gould, et l'ancien député montréalais Frank Baylis ont tous l'anglais comme langue première.
Les candidats devraient donc vraisemblablement avoir plus d'aisance à défendre leurs idées, mardi soir, qu'au cours du débat de lundi, qui a été marqué par plusieurs accrocs à la langue française.
Celui qui est vu comme le meneur de la course, M. Carney, a notamment commis une bourde remarquée lorsqu'il a, par inadvertance, signifié un appui au Hamas durant une partie du débat portant sur la guerre au Proche-Orient.
«Alors, nous sommes d’accord avec Hamas», a-t-il lancé sur la scène.
Celle qui est vue comme sa principale rivale dans la course, Mme Freeland, lui a renvoyé du tac au tac que «nous ne sommes pas d’accord» avec le Hamas. «Mais contre, contre, contre Hamas», a corrigé dans la commotion M. Carney.
Celui qui a aussi été gouverneur de la Banque d'Angleterre a voulu dire que tous les candidats étaient d'accord dans leur opposition au Hamas, mais il a trébuché en français.
Mardi soir, le président américain Donald Trump occupera sans doute, comme lundi, une place prédominante dans le débat.
Durant la joute oratoire en français, les candidats ont exposé des visions quelque peu différentes dans leur approche pour répondre à la menace tarifaire répétée depuis des mois par le locataire de la Maison-Blanche.
M. Carney a affirmé que le Canada doit se concentrer sur ce qu'il peut contrôler, et cela exclut, selon lui, le président Trump.
«On peut être maîtres chez nous, on doit renforcer notre économie immédiatement. Ça va augmenter, ça va renforcer notre position pour (des) négociations», a-t-il soutenu lundi.
Celle qui était jusqu'à tout récemment ministre des Finances a aussi exprimé un désaccord avec M. Carney quant à son approche pour que le Canada réponde aux menaces de M. Trump.
«Je ne suis pas d'accord qu'on ne peut pas répondre au président Trump et qu'on ne peut pas gagner», a-t-elle signalé.
Elle a plaidé que le Canada est «le marché le plus important pour les États-Unis, plus important que la Chine, le Japon, le Royaume-Uni et la France ensemble».
«Alors on peut ''activiser'' les Américains avec une réponse forte et on doit le faire», a-t-elle ajouté, employant un mot qui n'existe pas dans la langue de Molière.
L'ex-leader parlementaire Karina Gould a fait valoir que la situation n'est pas la même aujourd'hui que durant la première présidence de M. Trump.
«Chrystia a fait un excellent travail avec (la renégociation de) l'ALÉNA la première fois, mais on doit aussi reconnaître qu'on ne peut pas répondre de la même manière cette fois-ci.»
Quant à l'homme d'affaires et ex-député montréalais Frank Baylis, il a insisté pour dire qu'il a de l'expérience à «dealer» avec des individus comme M. Trump.
L'aspirant chef, entièrement bilingue, a soutenu qu'il a «négocié déjà des centaines et des centaines de contrats avec des Américains».
«De temps en temps, j'ai rencontré le caractère de M. Trump et je sais comment "dealer" avec ce monsieur-là», a-t-il fait plaidé.
Le débat de lundi a été, de façon générale, plutôt consensuel et n'a donné lieu, à aucun moment, à des échanges corsés. Il reste à voir quelle tangente prendra la débat de mardi soir.
Quoi qu'il en soit, mercredi, les membres du PLC inscrits pourront commencer à voter pour déterminer l'issue de la course.
Le prochain chef du PLC et premier ministre sera connu le 9 mars.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne