Blair croit possible d'atteindre l'objectif de dépenses en défense en quelques années
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le ministre de la Défense, Bill Blair, affirme que le Canada pourrait atteindre l'objectif de l'OTAN de dépenses en défense en quelques années seulement si nécessaire, mais ne s'est pas engagé à le faire.
Les membres de l'OTAN se sont tous engagés à dépenser l'équivalent de 2 % de leur PIB pour la défense, mais le Canada n'a jamais réussi à atteindre cet objectif.
L'été dernier, à la suite de la réaction négative des législateurs républicains aux États-Unis, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que les dépenses de défense canadiennes atteindraient la barre des 2 % en 2032.
Mais il n'y avait pas de plan clair pour y parvenir, et certains analystes militaires se sont demandé si 2032 était possible.
Aujourd'hui, lorsqu'un journaliste a demandé à M. Blair si le Canada pouvait atteindre cet objectif en deux ans, le ministre a répondu que c'était «absolument réalisable», mais n'a pas dit que cela se produirait.
Il a déjà laissé entendre qu'il souhaitait accélérer le calendrier, mais n'a donné aucune indication sur la mesure dans laquelle il pourrait être accéléré.
Bill Blair a fait ces commentaires alors que le caucus libéral se réunissait sur la colline du Parlement pour discuter des relations entre le Canada et les États-Unis et des prochaines étapes pour le parti.
Il a déclaré que, même si le Canada peut atteindre 2 %, sa préoccupation concerne la gestion des dépenses de «manière responsable».
M. Blair a souligné que le Canada cherchait comment accélérer son plan visant à accroître les investissements dans les Forces armées canadiennes et voulait «terminer ce travail le plus rapidement possible», mais n'a pris aucun nouvel engagement vendredi.
Le président américain, Donald Trump, a tonné à propos des alliés de l'OTAN qui ne paient pas leur juste part et insiste maintenant sur le fait qu'ils devraient dépenser 5 %.
Il a également menacé de frapper le Canada avec des tarifs de 25 % sur toutes les importations dès la semaine prochaine, ce qui porterait un coup au PIB canadien.
L'ancien ministre de la Défense Harjit Sajjan a reconnu que cela affecterait le ratio des dépenses et que le chiffre de l'OTAN augmenterait — mais pas de la manière dont on le souhaite.
«Si votre PIB baisse, oui, vous pouvez facilement atteindre ces chiffres, a-t-il expliqué. C'est quelque chose que nous rappelons toujours aux gens. (...) Nous préférons dépenser de l'argent pour la défense par des investissements basés sur l'accroissement de notre PIB.»
Bill Blair a également déclaré qu'il ne s'agissait pas seulement d'un exercice comptable et que toute l'attention devait être portée sur la substance des investissements, et non sur les chiffres les plus élevés.
Les alliés de l'OTAN ont convenu en 2014 de travailler vers l'objectif de 2 % et se sont engagés en 2023 à l'atteindre.
Les chiffres de l’OTAN de juin dernier suggèrent que le Canada a consacré 1,37 % de son PIB à la défense en 2024. Les libéraux ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que ce pourcentage atteigne 1,76 % d’ici la fin de la décennie et 2 % en 2032, mais le directeur parlementaire du budget a pointé que son analyse suggère que ce pourcentage sera plus proche de 1,58 % en 2030.
Kyle Duggan, La Presse Canadienne